Ce roman, mÃĒme s'il sâintitule Richard Yates, nâa aucun rapport avec lâauteur Êponyme... Ce nâest en aucun cas une biographie, le titre fait plutôt appel (mÃĒme sâil est fait rÊfÊrence à quelques reprises à lâÊcrivain Richard Yates) à la sensation dâapproximation, de ÂĢ rÊalitÊ abstraite Âģ quâon vit lorsquâon sâaperçoit de la diffÊrence entre un contenant et son contenu, ou lorsquâon compare des ÊlÊments aussi paradoxalement ÊloignÊs lâun de lâautre que lâArt et la Vie : une situation Êtrange et pourtant familière, nous laissant dans un doux Êtat de confusion.Deux jeunes gens que l'auteur affuble de noms dâacteurs amÊricains, Haley Joel Osment, 21 ans, habitant New York, et Dakota Fanning, 16 ans, habitant dans le New Jersey, font connaissance sur internet et sâÊprennent lâun de lâautre.Après une première rencontre rÊelle au domicile de lâadolescente, ils enchaÃŽnent les allers-retours entre New York et le New Jersey. Le couple mange vÊgan, vole dans les magasins et disserte sur la vie et lâennui, se sent seul, Êchoue souvent à se comprendre. Lorsquâils ne sont pas ensemble, ils discutent en chat, alimentent leur spleen et une relation entre bonheur fulgurant et dÊprime suicidaire.Lorsque Joel quitte son appartement de New York pour sâinstaller dans New Jersey, les personnages se dÊvoilent, laissant apparaÃŽtre leurs blessures, leurs pulsions, leurs failles. Et Joel dÊcouvre alors les mensonges et manipulations de Dakota.Des jeunes ligotÊs par leurs liens virtuels, des adultes dÊsarticulÊs par le rÊel, un rÊcit entre lâhypnose et lâanesthÊsie. LâÊcriture minimale de Tao Lin et son humour à froid nous plongent dans la dÊpression gÊnÊrationnelle de ceux que lâon nomme les hipsters. Et, au dÊtour dâune conversation en ligne apparemment anodine, les dÊmons surgissent, avec toujours en fond sonore une solitude que lâon embrasse et dont on rit, comme pour lâapprivoiser.ÂĢ Souvent hilarante, lâÊcriture de Tao Lin Êvoque les dÊbuts de Douglas Coupland ou Bret Easton Ellis, mais avec quelque chose de particulier, presque beckettien. (...) Il y a chez lui une attitude, une ambiance, un abandon comiquement dÊsespÊrÊ de lâego littÊraire. Âģ The Guardian